La main dans sa tignasse brune

Auteur : Anne-Zoé Vanneau

Année de publication : 2013

Editeur : Planète Rêvée Editions

Genre : [Amour ] [Drame]

Résumé (au dos du livre) :

Après la mort brutale et stupide de son ami Vincent, Héloise nous livre ici, à chaud, ses émotions, ses réactions, ses questionnements. Ce court roman, inspiré d'une histoire vraie, est un formidable cri d'amour. Il peut se lire à voix haute, d'une seule traite.

Note : 4/10

Critique : Bonjour à tous, je suis hyper heureuse de vous retrouver pour un nouvel article rempli de sarcasme et de rigolade (à la carambar bien évidemment !). Nous allons aborder un tout petit livre d'une cinquantaine de pages. Car, en effet, j'ai découvert, il y a peu, que les petits livres pouvaient faire ressentir des émotions de malade du fait de leur aspect "Tu t'enfiles ça d'un coup, tu vis, tu ressens tout dans sa globalité. Tu oublies ta vie et pendant l'espace d'une heure, tu ne respires que par le biais du livre.". C'est vraiment ce que j'adore dans ce "concept". Comme dans cette célèbre citation "Kikoo-esque" qui nous dit "Toutes des putes sauf maman" "Un lecteur vit un millier de vies avant de mourir, celui qui ne lit pas n'en vit qu'une" (De notre très chère et apprécié G.R.R. Martins), j'ai l'impression de vivre quelque chose d'inédit, une autre vie lorsque je lis un livre. Donc, étant donné que je suis un mouton bien docile (J'adore les moutons !) qui écoute les ordres, conseils, indications qu'un livre me donne (Promis jamais je ne lis Mein Kampf), j'ai alors lu ce livre à haute voix d'une traite avec un auditeur très sympathique qui se moquait de moi mais on l'aime (keur sur toa). J'ai alors pu vivre des sensations uniques d'immersion (Ou pas). Alors c'est parti ! Qu'est-ce que ce petit livre nous cache comme pierre précieuse ?

En premier lieu, ce livre nous parle d'Héloïse qui fait le deuil de son meilleur ami/amour de sa vie (elle a coché sur Facebook dans relation amoureuse la case "C'est compliqué") avec qui elle a fraîchement coïté quelques jours plus tôt. Le sujet est très intéressant, on a envie de savoir les réactions, les perceptions qu'un individu a dans ce genre de situation de crise (l'Homme a une curiosité très malsaine). Ce livre nous captive et on y rentre très facilement.

Cependant, c'est n'importe quoi (Du fight, du sang !). Héloïse évolue très très très bizarrement. Au début lorsqu'elle apprend la mort de Vincent, on a l'impression qu'elle le déteste, qu'il la dégoute. Mais lorsqu'elle commence à faire des hallucinations, on se dit qu'elle est folle. Ensuite, il lui manque parce qu'elle l'aimait tellement, trop le crush de sa vie. Et puis, deux jours après, elle dit presque "La vie c'est tellement cool" (A ce moment-ci, il faut imaginer un farfadet sous LSD). Il est important de signaler que ses émotions se transforment d'un jour à l'autre, le livre se passe sur cinq jours. Je ne comprends pas comment quelqu'un de sain d'esprit puisse avoir des émotions aussi contradictoires en vivant un deuil et aussi rapidement.

Mais heureusement, ce côté "Ooooook, elle est tarée" est rattrapé par des passages du livre très émouvants ou drôles. Je pense notamment à lorsqu'elle est chez sa grand-mère à la fin du livre, un endroit où elle se sent bien, on ressent alors chaleur et beauté. La relation avec sa grand-mère est très belle et très bien traduite. Leur façon de communiquer sans vraiment beaucoup parler est magique (Chapeau bas à l'auteure !). Pour le côté drôle, je vous ai trouvé une petite citation dans ma lecture :
" "Il n'a pas eu le temps de souffrir. " Je voudrais bien savoir qui peut se permettre de prononcer une phrase pareille. A moins d'être déjà passé soi-même sous un train, de s'être relevé et d'avoir dit à la cantonade : nickel-chrome, j'ai rien senti !"
J'ai ris à la chute de ce paragraphe. J'imaginais réellement le mec, là, sur les rails sous le regard ébahi d'un tas de personnes participant à l'expérience déclarer haut et fort qu’il n’a rien senti. Bref j'ai peut-être l'humour un peu léger, mais l'humour était présent et ça on aime !

Paradoxalement à ces passages qui m'ont émus (pas "émotionnés" amis kikoo), l'écriture de l'auteure était très bizarre. Par exemple, lorsqu'Héloïse raconte ses ébats avec Vincent, elle fait un parallèle avec un souvenir avec son père à la pêche. Mais vraiment une phrase sur deux en alternant les polices. C'était assez perturbant, je ne comprends pas ce que fait ces deux souvenirs ensemble (complexe d'Œdipe peut-être). De plus, notre auteure aime faire des passages lyriques de temps à autre quand l'envie lui prend sans vraiment d'explications. Certes. Mais voici un passage lyrique qui m'a dérangé :
"Vincent
Je pense aux personnes
qui t'ont ramassé morceau par morceau
Un corps pourtant
Ne se reconstitue pas
Du tien, il manquera toujours quelque chose
Les larmes ruissellent encore
Par seaux entiers
Qu'elles viennent, qu'elles giclent, qu'elles me vident
Qu'elles me laissent exsangue
Moi,
Je suis vivante
J'ai froid
Des ondes glacées me frappent
comme des coups d'épée
A-t-on idée de se croire plus rapide qu'un TGV !"
Je trouve que les vers s'emboitent mal les uns avec les autres, il n'y a pas vraiment de rapport direct. On revient alors à la même conclusion : l'écriture est très maladroite, voir baclée (Je vous vois venir petits malins "OLOL comme tes articles", oui, bah je vous que... voilà.).

Pour conclure, j'ai été dure avec ce livre mais pour avoir lu d’autres livres de ce genre, je l'ai trouvé assez mauvais sur sa forme même si il a un fond intéressant et exploitable. Je lui ai donc mis la mauvaise note de 4/10.

Je conseille donc ce livre aux curieux et à ceux qui s'ennuie vraiment beaucoup.

A très bientôt et surtout Let's Read, Let's Smile !